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Choisir ! C’est l’injonction difficile pour une catégorie de lycéens : ceux qui sont bons en tout. Le 18 décembre sonnera l’heure des choix, avec l’ouverture de la plateforme d’orientation Parcoursup. Alors, vers quelle filière s’orienter ? Sciences dures ou sciences humaines ? Sciences de la vie ou philosophie ? « Choisir, c’était renoncer pour toujours, pour jamais, à tout le reste », écrivait André Gide dans Les Nourritures terrestres (1897).
Kéziah Coyo, aujourd’hui âgée de 28 ans, a passé son bac en 2014. Elle est de celles qui ne renoncent pas. « J’avais de bonnes notes en mathématiques, en sciences, mais aussi une forte appétence pour la philosophie et l’histoire », se souvient-elle. La lycéenne hésite, prend rendez-vous avec la conseillère d’orientation de son établissement. Cette dernière ne voit pour Kéziah que deux filières : soit une fac d’histoire, soit une classe préparatoire mathématiques, physique et sciences de l’ingénieur (MPSI). L’horloge de la plateforme d’orientation (alors APB) tourne, il faut renoncer.
« Puis deux étudiants de l’Université de technologie de Compiègne [UTC, dans l’Oise], un garçon et une fille, viennent dans mon lycée nous présenter leur filière : Hutech, humanités et technologie, poursuit Kéziah. Ils semblaient épanouis, parlaient de la vie associative de l’université, d’une filière exigeante sur le plan technique, mais qui intégrait également l’histoire des sciences et la philosophie. Ils cassaient l’idée que je me faisais de l’élève ingénieur un peu geek. »
Elle candidate après une visite de l’établissement lors d’une journée portes ouvertes. « Je me dis que cette filière qui mêle sciences dures et humaines est géniale, quoi qu’en dise la conseillère d’orientation, et je suis prise. » Une performance : Hutech, un des cursus de l’université, reçoit chaque année un millier de candidatures et n’offre que 25 places. L’UTC dans sa globalité compte 400 places en première année pour environ 7 000 postulants en 2024.
Ouvert en 2012, le cursus Hutech est né d’une « rencontre » entre le département de sciences humaines de l’université et celui de la recherche en sciences dures, raconte Nicolas Salzmann, responsable de la formation. « L’idée a été de créer une synergie d’enseignements, poursuit l’enseignant. Nous ne formons pas seulement des ingénieurs, mais des citoyens amenés à mettre la technologie au service de la société. » Les étudiants en Hutech suivent dès le premier semestre un tronc commun avec les autres étudiants de l’UTC, en mathématiques, en sciences et techniques et en langues, mais 20 % de la formation diffère lors des trois premières années, avec plus de sciences humaines et moins de sciences dures.
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